11 mars 2021 Actu'DTR

Nadir Gagui : « Le projet de développement de l’association au niveau national nécessite un travail de terrain quotidien. »

Chaque mois découvrez un membre de l’équipe des DTR. Ils sont dans les coulisses et travaillent chaque jour pour faire avancer l’association. Sur le terrain, en formation ou en contact avec chaque porteur de projet, découvrez une équipe toujours plus déterminée.

Fines lunettes rondes vissées sur le nez, sourire en coin et regard attentif, Nadir Gagui échange quelques mots amicaux avec des acteurs associatifs de la ville de Nantes, en plein cœur du quartier de Bellevue et Breil. Le jeune homme de 32 ans, responsable de la coordination régionale chez Les Déterminés, n’est pas là par hasard. En ce début d’année 2021, il vient à la rencontre des acteurs associatifs de la ville de Nantes. Au menu des échanges : discussions autour de la dynamique locale et de la mise ne place de la future promotion nantaise que l’association va lancer.

Diplômé d’une licence en Sciences de l’éducation et formé très jeune aux métiers de l’animation sociale, Nadir Gagui a toujours été un homme de terrain, soucieux d’être au plus près des habitants, notamment des jeunes. Il milite pour une émancipation par la voie économique. Animateur vacataire, coordinateur jeunesse, développeur territorial ou encore adjoint au maire chargé de la jeunesse et de la culture, Nadir a un parcours à l’image de son engagement : atypique et riche à la fois. Il se confie sur sa personnalité et ses missions au sein des Déterminés dans cette interview.

Nadir, on dit de toi que tu es l’homme de terrain mais concrètement quelle est ta mission au sein des Déterminés ?

Nadir Gagui : Oui le terrain c’est mon territoire d’action. Ma mission est d’entrer en contact avec les acteurs locaux dans les régions afin que nous puissions, ensemble porter et mettre en place une promotion Les Déterminés dans leur territoire. Pour ce faire, après les avoir identifiés et avoir noué des premiers contacts avec eux, je leur présente et les sensibilise au projet des Déterminés. L’objectif est qu’ils soient également acteurs et qu’ils deviennent des partenaires. Avec leur aide, j’entre en relation avec des porteurs de projets. Nous organisons des réunions avec eux et ceux qui sont intéressés postulent pour intégrer la future formation locale.

Ce travail de terrain est essentiel. Il permet de mettre en lumière les animateurs et acteurs locaux qui font un travail remarquable dans les territoires. C’est grâce à leur aide et à celle de nos partenaires que nous avons pu lancer des promotions dans plusieurs villes de France. Comme je le dis souvent, c’est un projet collectif.

Que fais-tu quand tu n’es pas sur le terrain ?

N.D : Je passe pas mal de temps en déplacement, entre une semaine et dix jours environ par mois. C’est beaucoup d’énergie et de temps. Mais c’est ma passion. Le reste du temps, je suis devant mon ordinateur. Je planifie des réunions et avec mon équipe, nous étudions le programme à mettre en place et comment engager le sourcing. Je suis très engagé dans mes tâches et participe activement à la vie et à l’organisation de la structure à différents niveaux.

D’où te vient cette force de caractère et comment t’en sers-tu pour tes tâches au quotidien ?

N.D : Je me suis engagé très tôt sur le terrain. Dès l’âge de 15 ans, je travaillais déjà sur différents sujets liés à l’éducation, l’emploi, la citoyenneté, le sport et la jeunesse dans les quartiers. J’ai grandi à Cergy. En 2007, avec Moussa Camara (président des Déterminés, ndlr), j’ai fait partie de ceux qui ont lancé l’association AGPR (Agir Pour Réussir). Nous avions à cœur d’améliorer le quotidien des habitants de notre quartier puis de notre ville.

Mon parcours personnel et professionnel est fondé sur la notion d’engagement : s’engager pour s’émanciper et participer activement à la dynamique de changement de nos quartiers. Et c’est avec cette expérience que je réussis aujourd’hui à nouer des liens forts avec les acteurs locaux que je rencontre au quotidien dans les régions. On parle le même langage (sourire).

Le projet de développement de l’association au niveau national nécessite un travail au quotidien et sur le terrain.

Quelle est ta relation sur place avec les habitants et acteurs sociaux ?

N.D : Dans toutes les villes où nous sommes allés, les personnes nous ont accueilli les bras ouverts. On trouve toujours une ou plusieurs personnes très emballées par notre projet et qui acceptent de nous accompagner du début à la fin pour mettre en place les promotions.

 Pourquoi avoir décidé de s’intéresser aux régions ?

N.G : Historiquement, le programme de formation été proposé en Île-de-France. En 2017, la formation a été proposée pour la première fois à Nancy et à Lyon permettant ainsi de répondre à une vraie demande. Notre ambition était justement de travailler sur un développement national.

En 2019, nous avons ainsi intégré le programme Entrepreneuriat Pour Tous de la BPI en tant qu’accélérateur Emergence. Et avec nos différents partenaires nationaux et locaux nous étions prêts à lancer le programme de formation à l’entrepreneuriat dans plusieurs villes de France.

En 2020, Paris, Toulouse, Lyon, Montpellier, Marseille, Rouen, Roubaix, Cergy et Lille ont tous pu avoir leur propre formation Les Déterminés. En 2021, on repart pour les mêmes villes en ajoutant au calendrier une seconde promotion à Nancy et des premières à Nantes, Bordeaux, Le Havre ou encore Strasbourg.

Quelle est votre ambition pour la suite ?

N.D : Notre souhait ce n’est pas de proposer une succession de formation dans différentes villes mais bien de créer ce qu’on a toujours voulu depuis le départ : une passerelle entre les habitants et l’écosystème entrepreneurial. Notre programme porte ses fruits et nous avons envie qu’il profite à davantage de personnes en France. D’autant plus qu’il est gratuit et que son contenu s’adapte à chaque porteur de projet. Chaque territoire est spécifique et nécessite une discussion et des rencontres avec les acteurs locaux. Comme le dit souvent Moussa Camara : « La réussite est collective, il n’y a pas de réussite individuelle. »